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LECON DE PEINTURE
Paroles Herbert Pagani Lecons De Peinture
POESIE CHEZ LES CROQUEURS DE MOTS
Messieurs ! Assez plaisanté !
Chuuut ! Silencio !
Leçon de peinture : première !
Le noir !
Les bleus ! voilà…
Les verts, s’il vous plaît ?
Plus fort, plus de courage…
Les jaunes, les rouges…
Tous ensemble !
Merci messieurs !
Attention…
Quand je sors de Paris, Capitale poubelle,
Quand je fuis ses affiches qui m’engueulent en couleur,
Quand je laisse ses gris dans mon rétroviseur
Pour chanter quelque part, entre Loire et Moselle,
Je découvre ta face balayée d’hirondelles,
Et je redeviens peintre, et j’oublie le chanteur.
Ah ! Les ciels qui me donnent des leçons de peinture.
T’as des ciels, des tableaux de la Révolution.
Tes nuages crachés par d’énormes canons
Se bagarrent si haut quand on passe en voiture,
Qu’on dirait des navires en conquête d’Azur,
Et floconnent si bas, qu’ils me touchent le front.
Tes chaumières ont tout l’air de sortir d’une Bible
Rédigée par les soins d’un Moïse Normand,
Et tes prés sont d’un vert tellement comestible,
Qu’on s’y rêve cheval pour y paître un instant.
T’as des ciels de Vlamenque, mais d’un bleu qui voyage.
T’as des champs de Van Gogh, mais avec des odeurs.
T’as Monnet pour les eaux, les reflets, les vapeurs,
Et ces jungles fleuries dans les gares de village,
C’est tellement du Rousseau qu’on se dit c’est dommage,
Il y manque un lion souriant dans les fleurs.
Qu’ils me guident du ciel ou qu’ils soient à mes trousses,
Qu’ils soient d’or ou de cuivre, de brume ou de sang,
Ton soleil me révèle, selon l’heure ou le temps,
Des printemps japonais, des automnes de mousse,
Des étés pissenlits, patronnés par Larousse,
Des novembres de pluie, des hivers de diamants.<script src="http://static.ak.fbcdn.net/connect.php/js/FB.Share" type= "text/javascript"> </script>
Et tes boules de gui suspendues dans le vide
Prouvent bien que la Gaule n’a jamais disparu,
Puisqu’elle est encore là, qui te lance un salut,
De ses mille ballons footballés par les druides.
Et pourtant, moi qui prend tes leçons de peinture,
Moi qui chante ta terre à tes propres enfants,
Moi qui, à force d’amour, ait perdu mon accent,
Et te taille en français des quatrains sur mesure,
Comme bien des amants, j’ai aussi ma blessure,
Que je garde secrète, mais qui saigne pourtant.
M’as-tu bien regardé ? J’ai la boucle Berbère.
M’as-tu bien écouté ? J’ai la voix d’un maçon.
C’est dans l’huile d’olive que je cuis mes chansons,
Et je parle des mains, et j’adore ma mère,
Et j’ai tant de pogromes dans mon cœur millénaire,
Que j’hésite parfois à manger du jambon.
Tu commences à comprendre pourquoi je m’inquiète,
Quand je vois le mépris qu’ont parfois tes enfants,
Pour les Noirs, les Arabes, les Juifs, les Gitans
Qui n’ont pas le talent de passer pour poètes.
C’est au nom de tes ciels aux mouvantes peintures,
C’est au nom des concerts que dirigent tes vents,
C’est au nom de ma chance et de tant de tourments
Que je pose à présent ma question, ma blessure :
Est-ce vrai qu’on t’encombre avec notre nature,
A moins qu’on ne l’exprime d’une scène en chantant.
Tags : tes, peintre, span, c’est, d’un
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Commentaires
Coucou, je ferais bien de reprendre des cours, je n'y arrive pas... snif ! snif !
Gros bisous - Monelle
Bonjour
Une leçon de peinture ? dite de cette façon.... je vais alors peut-être y aller...
Bon week-end
jean
Bonjour Nicole
Joli texte volumineux et coloré, belle leçon de peinture
Bon dimanche
Amicalement
bien sur j'adore ce texte, fort, tendre, bonne soirée, c'était juste un coucou en passant je file
merci pour lui, paix à son âme, si jeune. Je suis une étoile filante en ce moment, je prépare une expo à Cognac hic, de mes peintures justement et de mes bouillottes nature. Des sous des sous bisouxx
Aller Où ? à la leçon de peinture....
Mais ils auront du travail avec moi !!!!
Bonne soirée
jean
Je n'ai pas eu l'énergie de découvrir les choix de poésie de la semaine dernière, mais avec les déclarations actuelles de certains de nos "puissants" et de leurs serviteurs qui m'ont donné la chair de poule, ce poème, ce chant, n'en prend que plus de résonnance ! Merci de ce choix qui, sans doute sans le savoir, fait écho aux poèmes de Victor Hugo que j'ai mis en ligne aujourd'hui.
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Ah, enfin !!! Pas moyen... Bon, c'était juste pour dire, Nini, que ce texte est superbe.
BISOUS.