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le constructeur de l'impossible, un allumé
L'homme qui construit seul une cathédrale
Justo Gallego Martinez
Personnage tout à fait hors du commun, Justo Gallego Martinez était moine trappiste jusqu’à l’âge de quarante ans. Devenu homme constructeur, il poursuit seul depuis bientôt quarante ans un grand œuvre exceptionnel. Il s’agit ni plus ni moins d’une cathédrale, dans la banlieue de Madrid : cinquante-cinq mètres de longueur pour vingt-cinq de largeur et cinquante en son point culminant.
Pour mener à bien la construction de cet édifice, il recourt, grâce aux dons d’entreprises de la banlieue, à des matériaux de récupération qu’il achemine et dresse pour, dit-il, se rapprocher de Dieu. La foi l’habite et il ignore le découragement : il travaille sans cesse, six jours par semaine, dix à douze heures par jour, alimenté par un bref repas le soir. C’est, selon lui, à ces strictes conditions qu’un homme peut parvenir à l’achèvement d’un tel ouvrage. Tout au plus craint-il de n’avoir bientôt plus la force physique de terminer ce qui a été, dans un premier temps, l’objet de moqueries et de désaccords entre les habitants de la banlieue et qui force désormais leur admiration.
Le rêve un peu fou de Gallego est maintenant sous toit et sous coupole. Bientôt, ce sera peut-être un but touristique et, pourquoi pas, un pèlerinage. A moins que le monde de l’économie n’en décide autrement. Il est en effet possible que l’édifice soit détruit. Pour l’instant, le pari de l’impossible finit par s’imposer et consacre l’énergie et la foi du plus humble. C’est toujours au pluriel qu’on a exalté les constructeurs de cathédrales. Il faut, cette fois-ci, rendre hommage au singulier.
Justo Gallego Martínez, né en Espagne en 1925, est maçon-architecte autodidacte.
Justo est illettré, et n'a aucune connaissance, ni en maçonnerie, ni en architecture. Il construit sur un terrain hérité de son père. Faite de matériaux de récupération et parfois d'aides de mécènes, la cathédrale couvre plus de 8000 mètres carrés, est longue de plus de 50 mètres et culmine à près de 30 mètres.
Depuis 1961, Justo Gallego ne cesse de travailler. S'il parvient à terminer son œuvre, il en fera don à l'église Catholique.
Le maître bâtisseur compense sa méconnaissance des lois de la statique en doublant systématiquement les parois et en ajoutant systématiquement "une petite dose de béton"…
Tags : justo, gallego, cathedrale, metres, moins
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Commentaires
Ce que réalise ce Monsieur promet d'être une pure merveille...
bises, bonne journée
françoise
Encore un autodidacte qui sûrement s'est rendu compte qu'ainsi il n'avait aucun interdit.
On se sent bien petit...
DanielleUn livre vient d'être publié sur cette histoire d'un homme qui a bâti, seul et à la force de ses bras, une cathédrale. Cela s'appelle "La Cathédrale" d'Olivier Larizza. C'est un très beau roman, l'auteur a rencontré Justo Gallego (auquel il rend un vibrant hommage) et a imaginé une histoire à partir de cette rencontre. Cela donne un livre inspiré, profondément émouvant et spirituel que je recommande à tous ceux qu'un tel défi fascine et qui ont envie d'aller au bout de leurs rêves (cf le site de l'auteur: www.olivier-larizza.com).
vraiment merci pour l'info. Je n'ai malheureusement pas encore vu sa cathédrale, Peut être un jour... bonne semaine
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merci pour toutes ces informations je ne savais rien de tout cela!
Bisous
Dany